Ils amusent les petits comme les grands enfants, survolent la faune du parc du Serengeti (vidéo ci-dessous), tutoient les sommets du château de Versailles ou de notre Dame de la Garde. A l’instar de la dernière vraie/fausse annonce d’Amazon sur son projet de livraison de colis par drone, ces petits objets volants identifiés font régulièrement le buzz.
Si certaines personnes n’y voient que très peu d’utilité, les drones pourraient bien inonder le paysage de la prévention des risques tant leurs applications semblent prometteuses. Voici donc un survol des missions qu’ils seront bientôt amenés à remplir.
Parce qu’ils offrent une vue aérienne imprenable, qu’ils se faufilent dans des endroits inaccessibles, surtout lors de catastrophes naturelles, les drones sont en passe de devenir les meilleurs amis des journalistes. Quimperlé, Lourdes, La Londe Les Maures : ces trois récents grands épisodes de crues ont tous été filmés par des drones et chacune des vidéos tournée permet d’apprécier l’ampleur et la force des inondations qui se sont abattues sur ces villes
Comme l’explique Raphaël Labbé, directeur de l’équipe innovation chez BFM TV, les drones « ont permis des prises de vue plus précises lors des inondations de Lourdes » et notamment dans des endroits inaccessibles depuis un hélicoptère comme la grotte de la Vierge. Quant à leur coût de déploiement, ce dernier est jugé « peu rédhibitoire » et évalué « à quelques milliers d’euros ». A titre de comparaison, l’appel à une société externe pour l’utilisation d’un drone pendant toute une journée équivaut au coût horaire de la location d’un hélicoptère.
Les drones possèdent toutefois quelques inconvénients dont un principal : leur utilisation est fortement encadrée (arrêté du 11 avril 2012), et plus particulièrement les drones dotés d’une caméra pour les prises de vues aériennes.
Les avantages | Les inconvénients |
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Précision des prises de vues | Réglementation stricte pour les prises de vues |
Coût de déploiement | Complexité du déploiement en zone urbaine |
Une flexibilité et une accessibilité sans équivalent | Faible autonomie |
Les pompiers et tous les acteurs qui œuvrent pour la prévention et la lutte contre les feux de forêt ont également déclaré leur flamme aux drones civils. Dans ce domaine, les drones sont affectés à deux grands types de mission : la surveillance d’une part et l’aide au commandement lors d’intervention d’autre part.
Les drones, quand ils disposent d’une grande autonomie et sont équipés par exemple de capteurs infrarouges, peuvent surveiller de larges zones forestières et ainsi optimiser la détection de départs de feu. Une expérimentation de ce type se déroule depuis l’an dernier au Chili, où les pompiers chiliens utilisent des drones Serenity de la société canadienne ING Robotics.
Plus près de chez nous, de nombreux expérimentations sont en cours dont une conduite par le Service Départemental d’Incendie et de Secours des Landes (SDIS 40), en partenariat avec une société française spécialisée et basée à Mérignac, la société Fly-n-sense.
Dans cette vidéo, le Colonel Olivier Bourdil ne tarit pas d’éloges sur ce nouvel outil à disposition du SDIS. Le principal avantage du drone est d’offrir une vision précise du contour de feu, en temps réel, pour mettre les bons moyens aux bons endroits afin de pouvoir mieux maîtriser l’évolution de l’incendie et au final, l’éteindre dans les meilleurs délais.
L’intérêt du drone est de pouvoir être déployé sur un théâtre d’opération dans un délai court, à proximité du véhicule PC et d’offrir une transmission d’image partagée par l’ensemble des opérations et des responsables qui interviennent pendant un incendie (maire, préfet…)
Malgré quelques défauts qui devraient être atténués par des évolutions futures (autonomie, résistance aux vents forts), l’utilisation du drone pourrait bien être généralisée lors d’autres types de catastrophes naturelles ou technologiques.
Les avantages | Les inconvénients |
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Beaucoup moins cher, plus rapide à déployer qu’un hélicoptère | Faible autonomie (20 min.) et couverture |
Permet de suivre en temps réel l’évolution du contour du feu | Instabilité en cas de vents forts |
Peut voler de nuit et dans la fumée | Nécessite un personnel formé |
Les images du feu peuvent être partagées avec plusieurs acteurs (pompiers, maire, préfet…) | |
Permet de mobiliser et réengager activement des sapeurs pompiers déclarés « inaptes opérationnels » |
Comme le laisse entrevoir le commandant Jean-Pierre Lespiaucq, chef du groupement « Sécurité Analyse et Prospectives » du SDIS dans le précédent reportage, les drones peuvent se révéler très utiles dans d’autres circonstances. Dans le cas suivant, le SDIS de la Haute Marne et le 61e régiment d’artillerie ont organisé un exercice pour simuler l’appui d’un drone lors d’une intervention de secours d’un technicien bloqué en haut d’un éolienne de 110 mètres .
Dans cet autre projet, les drones viennent directement en aide aux victimes. Équipé de 4 bouées et d’un système de vision thermique, le drone « sauveteur en mer » testé par la société RTS Lab, a mis 22 secondes pour porter assistance à un nageur en difficulté contre 91 secondes pour un sauveteur.
Autre cas concret de l’apport des drones : le secours en haute montagne lors d’avalanches. Doté d’un détecteur de victime d’avalanche perfectionné (DVA), le drone conçu par la société grenobloise Delta Drones est testé depuis 2012 par le Peloton de Gendarmerie de Haut Montagne (PGHM) de Versoud. L’utilisation de ce drone spécial « haute-montagne » pourrait également être élargie à la surveillance du domaine skiable et notamment à l’analyse du manteau neigeux ou la réalisation de relevés topographiques (test en cours dans la station de l’Alpes d’Huez).
Les avantages | Les inconvénients |
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Rapidité d’intervention sans égal | Délais pour obtenir une autorisation de vol |
Permet d’éviter de mettre en danger du personnel |
Du drone canadair en passant par le drone ambulance, de nombreux spécialistes prédisent un bel avenir à tous les « véhicules volants sans pilote » dont le principal avantage sera d’intervenir là où l’homme ne peut pas aller et donc d’épargner de nombreuses vies.
Publié le vendredi 7 février 2014 et mis à jour le mercredi 6 février 2019 | Publié par David BARDY